Le protocole Callisto comporte trop d’erreurs et pas assez de créativité. [Review]

The Callisto Protocol s’est imposé comme un successeur spirituel de Dead Space, attirant ainsi l’attention de plusieurs joueurs passionnés de survival horror, ce qui est exactement mon cas. Je faisais partie du groupe qui attendait le jeu avec impatience, plaçant beaucoup d’espoir et de grandes attentes dans ce titre. Le résultat, malheureusement, est totalement décevant, s’éloignant de ce qu’attendaient les plus optimistes.

Le jeu de Striking Distance, dirigé par Glen Schofield, reprend une grande partie de ce qui a été vu dans Dead Space, mais se révèle être un titre sans âme. Avec une avalanche de mauvaises décisions et d’idées mal exécutées, The Callisto Protocol gaspille tout son potentiel de manière pitoyable.

Index des révisions

Une intrigue qui ne sait pas où aller.

Dans le cadre du survival horror, les joueurs incarnent Jacob Lee, un pilote qui se retrouve injustement dans la prison de Black Iron, devenant ainsi le prisonnier d’un lieu qui s’effondre. Sur Callisto, une lune de Jupiter, le personnage doit affronter de sombres dangers pour remettre sa vie sur les rails, tout en découvrant de terribles secrets et en comprenant ce qui se passe dans cet endroit.

Nous avons déjà ici l’un des problèmes du titre, quand on se rend compte que l’intrigue du Protocole Callisto ne sait pas comment conclure son propre voyage. Le rythme est inintéressant, par moments l’intrigue ne semble pas avancer même un peu, de même que par moments il semble chercher à offrir des moments dramatiques et frappants sans avoir le développement nécessaire pour cela. Avec ces écueils, l’intrigue finit parfois par s’avérer confuse et mal expliquée, le récit étant un frein majeur. C’est comme s’il y avait des trous profonds, à des moments où l’histoire ne bouge pas, peu importe les avances du joueur….. vous vous sentez perdu.

Toujours en ce qui concerne l’intrigue, le jeu présente d’autres problèmes en plaçant Jacob dans des situations très similaires au cours de son voyage. Le personnage plonge – littéralement – à plusieurs reprises, que ce soit dans un vaisseau ou en hauteur, et jeter votre protagoniste au sol semble avoir été le seul moyen que l’équipe a trouvé pour placer votre protagoniste dans différents endroits de la prison et dans différentes situations dangereuses.

Mauvais combat de mêlée

Déjà quand on parle de mêlée, de la mêlée, on touche à un sujet vraiment délicat, parce que rien ne semble fonctionner ici. Les animations sont extrêmement problématiques et ont un impact très négatif sur le combat, gênant le joueur. Jacob est également extrêmement lent et lourd, ce qui non seulement le gêne mais ne semble pas s’intégrer au reste de la mêlée.

Avec une faible variété de coups, le combat de mêlée apparaît comme superficiel, peu joli et plein de problèmes. J’ai souvent eu l’impression que le rythme est ennuyeux, le temps de réponse du personnage étant trop lent, ce qui fait que le joueur rate des mouvements qui pourraient lui permettre de tuer à nouveau. En ayant besoin d’esquiver sur l’analogique, il semble devenir normal de sentir que l’esquive ne démontre pas souvent un schéma de fonctionnement. Les ennemis tuent avec peu de coups, ce qui pourrait offrir un défi intéressant, mais un tel fait ne devient stressant que dans la mesure où vous réalisez qu’une partie du défi est générée par des combats mal exécutés.

Jacob a besoin de plus de coups et de vitesse, ainsi que d’un arbre de compétences plus robuste et fonctionnel. Outre le fait que le déblocage de nouvelles capacités, qui s’obtient en achetant des améliorations d’équipement, prend un peu de temps, ces nouveaux mouvements et améliorations ne présentent pas de changements qui pèsent vraiment sur le gameplay. Pour compléter le tout, la caméra s’avère souvent problématique et gêne même les confrontations, rendant pire ce qui n’est déjà pas bon.

Qu’est-ce qui fonctionne au combat ?

Si quelque chose peut sauver le combat du jeu, c’est certainement le gunplay, bien que la tâche soit assez délicate. Au moins, les armes fonctionnent de manière satisfaisante ici, soulageant les joueurs entre les moments où la mêlée rend le voyage complètement fatigant et peu engageant. Bien que la variété des armes ne soit pas très impressionnante, il existe différentes options qui rendent le gameplay plus distinctif, mais pas assez pour impressionner.

Toujours en parlant des coups de combat, Jacob dispose d’un dispositif appelé GAR, qui sert à retenir les objets et les ennemis, et il s’avère utile à de nombreux moments des affrontements, lorsque vous pouvez projeter les ennemis vers des chutes mortelles ou bien les lancer dans des pièces pointues, des concasseurs et des hélices qui provoquent une mort instantanée. Pour un jeu qui propose une mêlée aussi terne, le GAR est un soulagement quand on peut se débarrasser des ennemis avec une certaine facilité, tout en offrant quelques belles scènes de gore bien exécutées.

Où est la créativité ?

Le protocole Callisto fait preuve de plus de médiocrité en ce qui concerne les objectifs et l’exploration des environnements. Avec presque rien qui offre un réel sentiment de récompense lors de l’exploration, le titre fait en sorte que le joueur ne se soucie que de faire ce qui est nécessaire sans aucune sorte de distraction. Ainsi, nous trouvons des objectifs extrêmement répétitifs, sans aucune créativité en matière d’énigmes élaborées ou de solutions captivantes pour les joueurs.

Même le GAR, qui pourrait être utilisé de manière intéressante dans les environnements, ne participe pas beaucoup à l’avancement du joueur et finit par ne servir que pour le combat de manière pratique. Le peu de créativité de l’équipe se traduit par plusieurs situations où le joueur doit trouver un fusible pour ouvrir une porte, et dans toutes ces situations, le fusible ne demande pas beaucoup d’efforts ou de raisonnement pour être trouvé. C’est comme s’il suffisait de marcher un peu plus loin, en perdant du temps, pour accomplir un objectif qui n’ajoute rien au jeu en termes de plaisir et de défi.

Il est extrêmement insatisfaisant de réaliser à quel point le voyage dans Le Protocole Callisto est superficiel et basique, sans aucun défi mémorable. Et pour un jeu dont les combats sont problématiques, le manque d’énigmes et d’autres éléments intéressants est encore pire.

Ce qui est bien.

Le jeu de Striking Distance a pour principaux atouts le décor et le gore. La prison offre une atmosphère intimidante, même si la peur n’est pas quelque chose de frappant pendant le voyage. Avec des corps déchirés, des avertissements peints sur les murs, un visuel et un audio qui méritent des éloges, le jeu parvient à offrir l’idée que Callisto est un lieu inhospitalier. Dommage que l’atmosphère manque d’éléments pour vraiment la soutenir.

Le système gore, en revanche, est l’une des rares choses qui plaisent vraiment, à la hauteur de ce qui avait été promis. The Callisto Protocol est un jeu violent, avec des morts terribles, beaucoup de démembrements et du sang qui jaillit à l’écran. Les détails gore donnent au jeu une bonne dose de brutalité, servant même à “embellir” les combats décevants avec de mauvaises animations. Il est également juste de dire que le jeu des acteurs est bon, même si l’intrigue n’offre pas grand-chose pour se démarquer.

Pour en finir avec les éloges, nous pouvons parler des moments furtifs. Dans de telles situations, le jeu place le joueur au milieu d’ennemis aveugles, ce qui l’oblige à avancer tranquillement et prudemment. En laissant de côté la mêlée, le titre parvient à délivrer une proposition furtive très intéressante, renforçant le sentiment de peur qui est inexistant à de nombreux moments. On a l’impression que le Protocole Callisto aurait pu laisser le combat de côté.

Des têtes ?

Nous devons également parler des boss du jeu, ou plutôt, comment allons-nous en parler ? Les boss apparaissent en petite quantité, ils sont oubliables et ne captivent pas. À un certain moment, le jeu présente un boss intéressant, mais peu après il se transforme en ennemi car ce même type d’ennemi réapparaît à de nouveaux moments du jeu, de manière répétitive. Il semble manquer de créativité dans cet aspect aussi… où sont les boss intéressants ?

Le verdict

Le protocole Callisto gaspille tout son potentiel avec un spectacle d’horreur. Ressemblant parfois à un titre conçu comme un test, le jeu jette des idées qui pourraient être mieux explorées. Sans savoir comment exécuter beaucoup de ses propositions, le jeu embrasse l’atmosphère pour essayer, d’une manière ou d’une autre, de laisser quelque chose de positif. Il n’y a pas de créativité, il n’y a pas d’âme.Une grande déception, avec quelques moments qui laissent au joueur le sentiment que le voyage pourrait être bien meilleur.