Le Brésil inculpe 39 chefs de coup d’État : six crimes commis avec violence et préméditation.

Le site Procureur général du Brésil a déjà déposé les premières accusations contre certains des Bolsonaristas qui ont perpétré la tentative de coup d’État du 8 janvier à Brasilia. Plus précisément, 39 sont accusés pour l’assaut sur le siège des trois branches du gouvernement, et ils sont placés en détention provisoire et leurs avoirs gelés.
Ces derniers jours, le procureur général a ordonné la formation d’un groupe de procureurs –Groupe stratégique de lutte contre les actes antidémocratiques– qui est chargé d’enquêter et de combattre le danger antidémocratique qui plane sur le pays.
C’est ce groupe qui a déposé contre les 39 auteurs du coup d’Etat six chargesassociation de malfaiteurs avec usage d’armes, tentative violente de subversion de l’État de droit démocratique, coup d’étatdommages infligés avec violence contre des biens publics, menace grave avec des substances inflammables contre des biens publics, préjudice considérable pour les victimes et dommages au patrimoine nationalselon le rapport du ministère public.
Ces délits seront d’ailleurs combinés avec les articles 29 CP (concours de personnes) et 69 CP (concours matériel). Le site 40 millions de reais (7,2 millions d’euros) gelés seront destinés à couvrir les dommages matériels et immatériels causés. L’identité des 39 accusés n’a pas été révélée, mais ceux qui ont occupé une fonction publique la perdront.
Le paquet de dénonciations est signé par le procureur général adjoint Carlos Federico Santos, l coordinateur du Groupe stratégique de lutte contre les actes antidémocratiques Rodrigo Augusto Aras. Ces accusations sont accompagnées d’une demande à la Cour suprême fédérale de mesure de précaution pour empêcher l’accusé de quitter le pays.ainsi que de les empêcher de supprimer le matériel publié sur leurs réseaux sociaux.
Travail criminel commun
Pour l’invasion et la destruction de la siège de la Le Congrès, la Cour suprême et la Présidence, il y a actuellement sept enquêtes ouvertes et plus de 1 800 personnes ont été arrêtées dans les jours qui ont suivi les événements. Parmi elles, environ 600 personnes ont déjà été libérées pour “raisons humanitaires”, mais elles seront tout de même jugées.
Le communiqué du ministère public souligne que les accusés se sont rassemblés armés, après plusieurs sommations diffusées sur les réseaux sociaux, pour renverser le gouvernement légitime et “abolir l’État de droit démocratique, en empêchant ou en restreignant l’exercice des pouvoirs constitutionnels.“.
“A l’intérieur du siège du Congrès et encourager les masses à avancer contre le siège du Palais du Planalto et du Tribunal suprême fédéral, les accusés ont détruit et contribué à la destruction du Trésor public, le faisant avec violence, menaces graves et utilisation de substances inflammables”, peut-on lire dans le communiqué.
Il est allégué que, pendant l’agression, l’accusé a jeté sur les policiers ou utilisé contre eux des objets tels que pointes en acierbâtons, bâtons, pointes de plomb, haches avec manches en fibre de verre caoutchoutéecouteaux, couteaux de chasse et des meubles du palais Planalto.
L’adjoint du procureur général souligne que les 39 bolsonaristas ont rejoint le groupe armé avec pleinement conscient et mentalement stableavec la ferme intention d’y rester. Cette accusation serait attestée par les documents diffusés sur les réseaux sociaux pour effectuer le recrutement, où l’on trouve les éléments suivants des références explicites à la “prise de pouvoir”.
Outre les réseaux sociaux, les sources d’investigation utilisées par le ministère public ont été le noyau des auteurs intellectuels de l’agression, les principaux financiers du coup d’État, le noyau des autorités étatiques responsables de la commission par omission et les exécutants matériels des crimes. Les 39 accusés sont tous inclus dans ce dernier groupe.
Enfin, il n’a pas été jugé opportun de les inculper d’une infraction terroriste car, pour que ce soit le cas, l’article 2 du CP brésilien précise qu’il doit s’agir d’actes réalisés “…”.pour des raisons de xénophobie, de discrimination ou de préjugés motivés par la race, la couleur, l’origine ethnique ou la religion des personnes“. Toutefois, si une preuve de ce fait était trouvée, elle serait ajoutée à la liste des charges.
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